Les infos dans les journaux nationaux et régionaux faisant état de problèmes à Saint Michel sur Orge la nuit d'Halloween sont donc bien fausses, comme nous avons pu le constater le lendemain matin en nous promenant en ville.
Certaines villes ont effectivement été le théâtre de dégradations. Des médias ont relayé de façon totalement erronée que notre ville avait été concernée par des incidents.
De petits rassemblements ont bien eu lieu et se sont dispersés au cours de la soirée, sans heurts ni confrontation.
Nous déplorons que seule une journaliste du Parisien ait pris la peine de vérifier les informations véhiculées par BFM TV en contactant des élus au risque d'attiser des tensions et de discréditer les mesures de prévention mises en place.
Il y
a exactement cent ans, les habitants de St Michel fêtaient dans les
rues et les maisons la fin d’un carnage de 4 années (près de 19
millions de morts et 22 millions de blessés recensés sur la
planète). Sur notre monument aux morts sont inscrits 41 noms de
saint-michellois tués sur le front pendant cette guerre 1914-1918.
Rappelons qu’il y avait alors 1 300 habitants dans notre
commune … Dans toutes les familles du village de l’époque, au
moins un homme a été mobilisé, et rares furent ceux qui eurent la
chance de revenir sans aucune blessure.
Au
sortir cette première guerre mondiale, le slogan « Plus
jamais ça ! » résumait le sentiment profond des gens
du peuple, de ceux qui avaient tenu quatre ans dans des conditions
infâmes, et n’avaient d’autre plan de carrière que le bonheur
de tous les enfants, de toutes les familles.
L’Histoire
du XXème siècle et de ce début de XXIème siècle, montre hélas à
quel point cet espoir pacifiste demeure vain face aux intérêts
économiques des complexes militaro-industriels et face aux
aveuglements nationalistes et particularistes de toutes engeances.
Parmi
les morts de cette guerre, plusieurs milliers ne figurent sur aucun
monument aux morts. Ceux des centaines de soldats condamnés à être
fusillés pour l’exemple par une justice militaire expéditive.
Ceux des 72 000 soldats des régiments coloniaux, africains de
l’ouest, malgaches, maghrébins, indochinois tués sur les divers
fronts. A ces soldats, le gouvernement français de l’époque
promettait la
reconnaissance de l'égalité civique et l'abolition des
discriminations institutionnelles, en échange de l'« impôt du
sang ». Ils sont aujourd’hui largement oubliés par une large
frange de ceux qui, par ailleurs, défendent le « devoir de
mémoire » à longueur de discours enflammés.
Nous, écologistes, rendons hommage à toutes celles et ceux qui se
sont sacrifié.e.s pour que nous vivions et nous continuons de
combattre pour que « Plus jamais ça » devienne
une réalité.
Cent ans après,que
penser des politiques de mémoire quand notre pays, 3ème
exportateur d’armes au monde, contribue à la perpétuation de la
guerre et des massacres au Yémen et ailleurs ? Que penser des
politiques de mémoire quand on observe la montée des préjugés
envers les minorités et la fermeture de nos frontières aux
descendants de ces soldats coloniaux qui ont donné leurs vies pour
que, nous, français, puissions continuer à vivre libres dans notre
pays ? Isabelle Catrain et Christian Soubra