Bienvenue sur le blog des élu(e)s Ecologistes et Citoyens Coeur d'Essonne du Conseil municipal de Saint Michel sur Orge

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29 oct. 2019

Promesses d'arbres et réalité

Mail envoyé à Madame le Maire, le 29/10/19 à 13h20

Madame le Maire,

Le sentiment de ne pas être écouté et respecté est profond chez les personnes et les élu-e-s qui se sont mobilisé-e-s contre l'abattage des arbres de la place Berlioz. Les promesses faites sur site et lors de notre entrevue fin août n'engageaient finalement que ceux qui y croyaient. Nous n'étions pas dupes, mais force est de constater que ce vieil adage a encore de beaux jours devant lui. On ne peut pas mieux faire pour entretenir la défiance des citoyens à l'égard de leurs élu-e-s.
Ce matin le dernier bosquet d'arbres de la place Berlioz (près de l'abri à vélos) est tombé sous les coups de la pelleteuse. Ces arbres ne gênaient en rien la tenue des travaux, et il n'était pas prévu de les abattre... sauf à respecter peut être le plan de l'ingénieure paysagiste que nous ne parvenons pas à obtenir. 
Lors de la réunion du "groupe de travail sur les arbres" du 4 octobre, qui n'était finalement qu'une réunion de présentation du projet, comme les autres, sans le moindre habitant, il nous a été clairement dit que nous pourrions obtenir le plan d'installation des arbres. Depuis le 7 octobre, je sollicite votre chef de cabinet pour l'obtenir, mais curieusement ce document est devenu top secret à en croire sa réponse prudente obtenue après relance.
Dans un mail du 7/10, je demandais en effet ce document mais interrogeais également sur la tenue éventuelle d'une autre réunion "de travail", je questionnais sur le nombre d'arbres à la marge que nous pourrions changer dans le projet présenté. Depuis le 14/10, je suis toujours dans l'attente des réponses de votre chef de cabinet.
L'abattage de ce matin témoigne de votre volonté de faire très exactement ce qui a été prévu depuis le début, sans le moindre intérêt pour les arbres existants, sans la moindre attention aux questions posées, en gros sans la moindre considération pour la concertation que vous vantez tant dans les publications municipales. Vous privilégiez "le beau" au lieu de l'associer à l'utile, c'est une erreur, une hérésie climatique, une hérésie pour la biodiversité. 
Aujourd'hui, notre attention se tourne vers les 2 sophoras particulièrement malmenés qui se trouvent au milieu de la place. Ce sont des arbres parfaitement adaptés à l'environnement actuel et à venir (variations climatiques et besoin en eau) et il serait abscons de les supprimer. Nous réitérons donc leur maintien.
"Ceux qui planifient les "villes nouvelles" ou les "nouveaux quartiers" seraient bien inspirés d'installer d'abord les espaces verts et les lignes d'arbres: la construction des chaussées et des immeubles ne viendrait qu'ensuite, s’adaptant aux plantations préexistantes " p. 15 du Bon usage des arbres - un plaidoyer à l'attention des élus et des énarques de Francis Hallé dont je vous recommande chaudement la lecture.

7 oct. 2019

Groupe de travail "arbres rue et place Berlioz", un joli coup de com. de la municipalité!

Cet été suite à la colère citoyenne qui s'est exprimée au sujet de l'abattage des vieux arbres dans le cadre du projet action cœur de ville, la Maire avait accepté qu'un groupe de travail composé d'habitants volontaires intervienne dans le choix des essences d'arbres pour le projet. Evidemment, c'était à l'appui d'un projet déjà ficelé, procédure des marchés publics oblige... Quand on lance un projet à marche forcée, difficile de croire qu'une réelle concertation soit admise. Cette réunion du 4 octobre en était une nouvelle démonstration!

Aucun citoyen autres que 2 représentants de 2 des 3 groupes d'opposition étaient présents, dont Isabelle Catrain pour notre groupe Ecologistes et citoyens

Objectif de la réunion: présenter le projet de plantations, et charge aux participants de faire d'autres propositions à la marge.*

Isabelle Catrain venue très préparée pour cette réunion avec des questions et des attentes très précises sur le choix des essences, que j'étais d'ailleurs la seule à mettre sur la table:
1 - prise ne compte du changement climatique: besoin hydrique limité (arbres à petites feuilles), diversité des espèces assurer une biodiversité et limiter maladies et parasites, permettre la circulation des courants d'air ( (arbres à petites feuilles, ventilation: limiter effet îlot de chaleur), espèces locales associées à des espèces plus méridionales
2 - régénérer la biodiversité faunistique: arbres mellifères et à baies
3 - espacement
4 - pieds d'arbres: végétalisation (et non l'horreur de la rue de Ste Geneviève), connexion souterraine entre les arbres
5-  nom d'arbres qui pourraient combler ces critères (savonniers, érable rouge, micocoulier)

I. Catrain a beaucoup échangé avec la paysagiste sur le changement climatique et les interrogations qu'il fait peser sur le patrimoine végétal local dans les régions.
Sur notre territoire, cet été très sec a vu la prolifération de quelques parasites qui assèchent mortellement les arbres. Des sujets ont, d'ailleurs, été repérés au Mont Pipau et dans le Parc Jean Vilar.
I. Catrain a interrogé sur le partage des retours d'expériences faites dans certaines communes, notamment celle de Paris "opération arbres et Climat", sur les choix des espèces.
Depuis 4 ans tous les professionnels des végétaux et des arbres en particulier sont déboussolés par le phénomène climatique qui rebrasse entièrement les cartes sur leurs recommandations.

La paysagiste a énuméré les critères qui ont guidé le choix des essences:
- adaptation des végétaux par rapport au sol (sous sol pauvre), par rapport à leur lieu de vie (en ville), à la pollution
- peu sujets aux attaques phyto sanitaires/ parasites
- résistance à la réverbération solaire pour éviter les risques d'échaudures et de mort prématurée
- travailler sur l'adaptation au changement climatique, sujets indigènes (amplitude des températures, sécheresse, hiver pluvieux à très froid) et espèces d'ailleurs adaptés aux conditions climatiques projetées à ce jour.
*Elle a ensuite expliqué que les végétaux retenus dans le projets étaient déjà réservés chez un pépiniériste car il est nécessaire de commander longtemps en amont pour ne pas avoir le reste des sujets, souvent moins bons.
Les arbres seront plantés dans de grandes fosses de 12m2 certaines fermées lorsque les arbres se trouveront à proximité de réseaux de conduits, les autres non permettant un étalement racinaire.
Les pieds d'arbres seront entièrement végétalisés.
Il faut compter 2 ans d'adaptation avant que les arbres ne commencent vraiment leur croissance, donc ...ça va être long
Tous les sujet tige 20/25 de 4/5 m
Choix fait de mettre des arbres moins hauts près des habitations pour la lumière des logements

Nous avons ensuite passé en revue toutes les espèces retenues:
- 25 Gleditsia triacanthus Inermis  (févier d'Amérique sans épines) pour le parking Berlioz et la rue devant le parking de la Poste: Le projet est de créer à terme une canopée (25 m de hauteur maxi) C'est la meilleure espèce à croissance rapide pour le faire. Arbre à petites feuilles
-> il y a déjà des sujets comme cela à St Michel notamment à Gambetta
- 32 Celtis australis (micocoulier de Provence), mellifère + baies
- 6 Acer rubrum (érable rouge) pour créer des points lumineux dans les espaces sombres ( rue entre la tour massenet et le cabinet ed radiologie)
- 10 Prunus vedoensis (cerisier à fleurs) en cépée pour la promenade. La cépée pour son aspect arbre de jardin, convivial. Mellifère, baies. 8 m maxi
- 9 Prunus subhritella automnalis (cerisier du japon) 
- 3 Prunus serrulata (cerisier japon) en cépée pour la voie verte, mêmes commentaires que pour prunus vedoensis
- 8 Koelreuteria paniculata (savonnier), mellifère, graines. 4 tiges et 4 cépées
- 7 Acer monspessulanum en tige et cépée, mellifère, papillons

I. Catrain a suggéré l'installation de quelques arbres fruitiers sur les "espaces conviviaux" du projet. Montée de créneau : gestion des fruits difficile, entretien supplémentaire, problème de sécurité (gens qui s’accrochent aux arbres pour attraper les fruits).
Elle a également relevé qu'il n'y avait aucun arbres de 10 m comme cela avait été dit pour clamer les plaintes du mois d'août. Non, on n'a jamais dit ça.
Enfin, elle a remercié la paysagiste pour la cohérence du projet de plantations par rapport aux enjeux et j'ai à nouveau redit notre mécontentement de l'abattage de vieux arbres compte tenu justement des enjeux climatique et de biodiversité. Je me suis sentie bien seule à défendre ma vision des projets d'aménagement en partant du patrimoine végétal existant face au personnel municipal.

OZévert est le maître d'oeuvre du chantier et en assurera le suivi pendant 2 ans + végétaux garantis.
J'ai demandé si les arbres seraient arrosés durant les 2 1ères années. Oui, mais le service espaces verts veillera à ce que l'entreprise mandatée le fasse bien.
La mairie est en cours de réflexion sur la pose (non prévue dans le budget) de sondes tensiométriques qui permettraient d’optimiser les arrosages et de suivre le développement racinaire des arbres. Ce sont des équipements nécessaires pour la ville résiliente que l'on espère (ça, ce sont mes commentaires!), je me suis montrée plutôt favorable à cet équipement. Mais coûts importants: 1500€ la sonde, à minima il en faudrait 10% du nombre total de sujets, soit 10.

En gros, à part être expert en la matière, il était difficile de faire d'autres propositions. Pour ma part, je trouve que le projet  est réfléchi et a pris la mesure des enjeux; en tout cas, les points que j'avais noté ont tous été validés.
Cette réunion est un joli coup de com. au final pour la municipalité, qui en amont à permis de faire taire la contestation. Notre maire est très forte! Heureuse que beaucoup d'entre nous ont vécu cette "expérience" pour voir à quel point le mot concertation dans la bouche de la municipalité n'a pas le même sens que le notre.

4 oct. 2019

ELECTIONS MUNICIPALES 2020


Nous avons 10 ans pour tout changer. C'est avec ce credo en tête que les écologistes de Saint-Michel Sur OrgeÉcologistes et Citoyens Cœur d'Essonne, ont initié dès le mois de février 2019 un travail de réflexion et d'union des sensibilités de gauche sur la ville et dans l'agglo. pour que notre territoire soit en capacité de combattre sereinement les changements à venir. 

Tout le monde peut/doit faire sa part; c'est TOUS ensemble que nous y parviendrons!

« Chaque degré compte, chaque année compte et chaque décision compte: ne pas agir aujourd’hui c’est ajouter au fardeau des générations futures. Limiter le réchauffement à 1,5°C n’est pas impossible mais nécessite une politique forte et immédiate. »

Valérie Masson-Delmotte, Co-présidente du groupe de travail I du GIEC      (8 Octobre 2018 – Intervention au Sénat)



Les prochaines élections municipales s’inscrivent dans un contexte de crises écologique et sociale sans précédent. Toutes les études scientifiques assènent les mêmes constats : accélération du changement climatique, recul de la biodiversité, raréfaction des ressources. Dans le même temps, les inégalités sociales s’accroissent sur notre territoire aussi, les plus démunis en sont les premières victimes.

Il est de la responsabilité de tous de mettre en œuvre dès maintenant des politiques de transition sincères qui feront de Saint Michel une ville où il fait bon vivre; un lieu qui garantisse à tous les citoyens sans distinction de ressource ou de culture, un accès aux services fondamentaux ; une communauté qui sache rester solidaire et démocratique ; une ville qui s’inscrive dans une dynamique territoriale de résistance et d’adaptation aux changements en cours, car nous refusons de vivre et faire vivre aux générations futures un avenir contraint faute d’avoir pris à temps la mesure et l’urgence des transitions nécessaires.

L’hiver dernier, les écologistes de Saint Michel ont pris l’initiative de réunir les partis politiques et les citoyens sensibles aux urgences sociales et écologiques et partageant des valeurs « de gauche », à St Michel et à l’Agglo. Depuis, nous travaillons, à St Michel et dans l’Agglo de manière consensuelle et respectueuse de l’expression de chacun, pour concrétiser notre volonté d’agir, et cela de manière unifiée.

Nous estimons qu’il est possible d’engager ce changement sans perdre de temps avec enthousiasme et réalisme, en constituant un programme sur la base des éléments du Projet de territoire de la Communauté d’agglomération. Aussi imparfait soit-il, il a le mérite de constituer une base structurée des politiques territoriales et met en évidence des attentes. À nous d’y apporter des réponses et de le faire vivre à la hauteur des enjeux.
Les impératifs écologique, social et démocratique doivent être à la genèse de toutes les décisions politiques, pour cela, il est nécessaire d’opérer un profond changement des priorités dans les actions de la ville et de l’Agglo.

C’est avec tous les habitants du territoire que ces transitions doivent être conçues, mises en œuvre et soutenues. Nous militons pour d’autres pratiques démocratiques locales, qui fassent toute sa place à la concertation, à l’écoute et à la prise en compte des attentes pour décider avec et pour les habitants.
C’est à l’échelle locale que tout se joue ; Saint Michel et Cœur d’Essonne Agglomération doivent enfin intégrer les territoires en transition et passer à l’action ! 
Pour cela, nous avons besoin de vous, rejoignez nous !


Contact: Isabelle Catrain 06 71 05 28 94 eelv.cea@gmail.com

1 oct. 2019

Tribune Octobre 2019


Les travaux de réaménagement de la rue Berlioz ont été engagés bien plus tôt qu’annoncés, confirmant que, compte-tenu des délais administratifs, le projet était bouclé bien avant d’être rendu public.
Si nous avons souscrit à la nécessité de la rénovation du centre commercial et de ses abords, et à l’opportunité offerte par l’opération Cœur de ville, nous avons toujours indiqué notre opposition à la précipitation sur un projet aussi important, tant par le montant des investissements que par ses conséquences pour la ville.
L’abattage des arbres, dont l’ampleur prévue a été largement passée sous silence, et la rapide et conséquente mobilisation qui a suivi en plein mois d’août ont installé la méfiance. Le mal est fait et il faudra plusieurs dizaines d’années pour que les 110 arbres promis permettent de retrouver l’efficacité écologique des arbres sacrifiés. On nous affirme que les études phytosanitaires produites annonçant 3 arbres malades étaient erronées : aucune contre-expertise n’a été produite à l’appui de cette affirmation. Il est surtout clair que ces arbres ont été abattus pour permettre à moindre coût la poursuite des travaux.
D’autres choix de tracé de la rue étaient possibles. Rien n’interdisait d’inscrire la préservation impérative des arbres dans le cahier des charges. Et, contrairement à ce qui est affirmé par la municipalité, le temps, même contraint, était suffisant pour procéder à une véritable concertation …. Il est dommage pour notre ville que le calendrier électoral ait rythmé le plan d’actions du projet.
Tel qu’il est, il tourne le dos à l’avenir  en laissant une place majeure à la voiture dans ce secteur clé de la ville.
Curieuse contradiction. L’objectif principal de relance du commerce n’appelle-t-il pas la priorité aux circulations douces, au partage intelligent de la chaussée, à l’invitation à ralentir le rythme ? Envisageons de réhabiliter plutôt que reconstruire et d’investir la différence dans des matériaux éco responsables, au lieu de penser à court terme en faisant prévaloir les seuls critères financiers sur tout autre !
Le projet Action Cœur de Ville débute : il est impératif de changer de méthode pour les travaux à venir en mettant en place une véritable concertation (« faire avec les habitants ») et en inscrivant des clauses environnementales et sociales à égalité avec les clauses financières dans les cahiers des charges des projets.


Isabelle Catrain et Christian Soubra