Les
travaux de réaménagement de la rue Berlioz ont été engagés bien
plus tôt qu’annoncés, confirmant que, compte-tenu des délais
administratifs, le projet était bouclé bien avant d’être rendu
public.
Si
nous avons souscrit à la nécessité de la rénovation du centre
commercial et de ses abords, et à l’opportunité offerte par
l’opération Cœur de ville, nous
avons toujours indiqué notre opposition à la précipitation sur un
projet aussi important,
tant par le montant des investissements que par ses conséquences
pour la ville.
L’abattage
des arbres, dont l’ampleur prévue a été largement passée sous
silence, et la rapide et conséquente mobilisation qui a suivi en
plein mois d’août ont installé la méfiance. Le mal est fait et
il faudra plusieurs dizaines d’années pour que les 110 arbres
promis permettent de retrouver l’efficacité écologique des arbres
sacrifiés. On nous affirme que les études phytosanitaires produites
annonçant 3 arbres malades étaient erronées : aucune
contre-expertise n’a été produite à l’appui de cette
affirmation. Il est surtout clair que ces arbres ont été abattus
pour permettre à moindre coût la poursuite des travaux.
D’autres
choix de tracé de la rue étaient possibles. Rien n’interdisait
d’inscrire la préservation impérative des arbres dans le cahier
des charges. Et, contrairement à ce qui est affirmé par la
municipalité, le temps, même contraint, était suffisant pour
procéder à une véritable concertation …. Il est dommage pour
notre ville que le calendrier électoral ait rythmé le plan
d’actions du projet.
Tel
qu’il est, il tourne le dos à l’avenir en laissant une
place majeure à la voiture dans ce secteur clé de la ville.
Curieuse
contradiction. L’objectif principal de relance du commerce
n’appelle-t-il pas la priorité aux circulations douces, au partage
intelligent de la chaussée, à l’invitation à ralentir le
rythme ? Envisageons
de réhabiliter plutôt que reconstruire et d’investir la
différence dans des matériaux éco responsables, au lieu de penser
à court terme en faisant
prévaloir les seuls critères financiers sur tout autre !
Le projet Action Cœur de Ville
débute : il est impératif de changer de méthode pour les
travaux à venir en mettant en place une véritable concertation
(« faire avec les habitants ») et en inscrivant des
clauses environnementales et sociales à égalité avec les clauses
financières dans les cahiers des charges des projets.
Isabelle
Catrain et Christian Soubra