Notre ville va donc être dotée d’une police municipale. St Michel faisait exception avec Morsang sur ce sujet parmi les villes essonniennes de plus de 20 000 habitants : est ce que délinquance et actes d’incivilités y sont plus nombreux que dans les villes voisines? Il ne semble pas que ce soit le cas.
Depuis 2012, la
mairie déploie à coup de centaines de milliers d’euros des caméras de
vidéo-surveillance dans toute la ville, mais elle n’est toujours pas en mesure
d’évaluer, chiffres à l’appui, leur efficacité en terme de sécurité. Fin 2019,
c’est un total de 27 caméras qui balaieront nos rues. Alors que les services municipaux ont vu leurs effectifs baisser ces
dernières années, la ville, à un an des élections municipales, renforce sa
politique sécuritaire, avec cette police municipale. Nous constatons qu’il n’y
a pas, dans le budget voté en février, la moindre ligne budgétaire dédiée. Nous
n’avons pas plus d' informations sur son envergure à moyen terme.
La sécurité
publique est une compétence régalienne de l’Etat, à qui il incombe de donner
aux fonctionnaires de police les moyens d’agir en qualité et en quantité. Cette mission n’a pas à être supportée
financièrement par les communes, et encore moins par leurs habitants qui
contribuent ainsi deux fois à ce service !
La municipalité a
fait le choix d’armer les agents de police municipale avec un large panel
d’équipements (Taser, lacrymogène, bâton de défense, pistolet semi-automatique,
flash ball). Est-il nécessaire, pour répondre à une mission de tranquillité
publique d’avoir une telle panoplie d’armements dangereux ? Dans le contexte de violences et de
gestion très contestable des manifestations que nous voyons en ce moment, cette
volonté de sur-armement nous inquiète.
Le discours sécuritaire ambiant
occulte le débat sur les moyens de lutter pour la tranquillité publique. C’est avant tout grâce à des
moyens pour la prévention, une action sur l’urbanisme, le développement
économique et culturel dans les quartiers, celui des lieux de sociabilité et de
convivialité qu’on garantira le retour de la sécurité dans l’espace public,
certainement pas par la surenchère vers une société de plus en plus policière.
Isabelle
Catrain et Christian Soubra