Pour
les collectivités territoriales , l’établissement du budget est
LE moment clé, au cours duquel on concrétise …ou pas … les
engagements verbaux en actes, les priorités affichées dans les
discours en décisions de terrain effectives.
Certes,
les budgets des collectivités sont très contraints et les marges de
manœuvre étroites …mais ce sont les choix budgétaires qui
traduisent les priorités politiques effectives.
La
loi impose qu’un Rapport d’Orientations Budgétaires (ROB) soit
présenté au minimum un mois avant le vote du budget. Ces « ROB »
ont été débattus à l’Agglo le 17 octobre et le 14 novembre à
St Michel. Nous n’avons pas ici l’espace nécessaire pour
commenter en détails les orientations présentées dans chacune des
assemblées. Mais nous relevons que, dans un cas comme dans l’autre,
elles ne sont pas, à des degrés divers, à la hauteur des enjeux,
posés par les derniers rapports du GIEC, des urgences écologiques
et sociales !
L’ambitieux
projet Sésame, les différentes actions pour la transition
énergétique et l’établissement d’un Plan Climat, montrent que
Cœur d’Essonne Agglomération prend doucement le chemin d’une
prise en compte plus importante de ces enjeux. Mais nous sommes
encore bien loin du compte. Le budget « voirie » qui
privilégie toujours les déplacements motorisés individuels,
l’absence d’une politique drastique de réduction des déchets …et
l’éternelle poursuite d’un modèle de développement économique
dépassé, budgétairement centré sur les Zones d’Activités, et
destructeur d’emplois en centres-villes.
A
St Michel, c’est simple : dans les 22 pages du ROB,
« développement durable » et « environnement »
n’apparaissent qu’une fois, avec un vœu pieu : que l’aspect
environnemental de chaque projet soit systématiquement pris en
compte. Où sont les objectifs mesurables ? Nulle part !
Ce
ROB est écrit comme celui des années précédentes sans intégrer
la nécessité d’agir urgemment à notre niveau communal sur le
climat.
Cette
logique doit être renversée : les politiques doivent être
décidées à l’aune de l’urgence écologique et sociale et non
pas par le verdissement de projets déjà engagés !
Pour
salutaires qu’elles soient, les opérations de nettoyage de la
ville par les habitants ne constituent pas une politique écologiste.
Nous
souhaitons à toutes et tous d’excellentes fêtes de fin d’année,
joyeuses, sobres pour la planète, et solidaires avec ses
habitant.e.s !
Isabelle
Catrain et Christian Soubra